Sur les œuvres de Roselyne B.

Tiphaine Samoyault.



L’eau est coupante. Plissée et coupante. Et casse la lumière en deux pour la réfléchir et faire un feu. A chaque fois que je vois un mirage, depuis cette première fois où sur une route d’été des flaques impromptues jouaient avec le soleil, juste devant l’auto, je ne puis imaginer qu’un autre, assis à côté de moi, puisse partager mon impression visuelle. Le mirage est une stupeur de l’œil devant les éléments luttant, feu et eau et puis rien. On croit voir et puis rien, on n’a rien vu de ce qu’on a vu. On est fou, on n’en dit rien, l’autre ne peut pas l’être. Les tableaux, certains objets de Roselyne B. suspendent le mirage, transforment l’instant imprenable en durée. On est devant eux poings serrés comme pour retenir l’illusion. Elle va disparaître, non, et l’on peut voir ce qu’on a cru voir. L’eau coupante, la terre qui brûle et les reliefs de l’air.


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